CES Ouvert Louise Michel

Un grand merci à tous les participants pour leurs témoignages et le partage de leurs archives : anciens élèves, parents d’élèves, professeurs, personnel du collège, chefs d’établissement, élus.

Remerciements tout particuliers à Roger Boucher, Régis Blanchard, Thierry Mathieu, Christophe Bayard, Karine Monnerie, Dominique Chappée, Jean-Michel Schnering, Mme Moulineuf, Georges Kaisa, Edmée Lesimple Le Cäer, Gilles Juhel et l’association « Regards », Bob Toison, Régine Lefavrais, L’Orne Hebdo, Ouest France, les Archives municipales, La Semaine de Perseigne, le CDI du collège, et le centre social Paul Gauguin.

Sonia BRAULT (recherche, collecte de la parole des habitants, et écriture). 

VILLAGE

[…] À l’ère de gloire de Moulinex, une autre municipalité […], celle de Pierre Mauger et de son équipe, avait une idée parfaitement originale pour Perseigne : créer un collège en plein cœur du quartier et à quelques encablures de l’usine.

« Tous les habitants de Perseigne sont d’anciens ruraux et souffrent inconsciemment de l’absence de village avec la diversité et sa chaleur humaine », expliquait alors Pierre Mauger. L’idée seconde qui justifiait une telle réalisation était [de] donner à l’enfant l’occasion d’apprendre la liberté. Agnès Gautier, L’Orne Hebdo, mardi 16 décembre 2003

Avec ces petites maisons, on se croyait dans un village. Zohra.

« Perseigne, qui n’était traversée que par une seule route qui conduisait à Moulinex, est devenue ainsi un village avec des rues qui serpentaient et même un clocher » Ouest France, lundi 14 mai 2001

Le collège Louise Michel était donc un village ! L’idée nous prit d’en baptiser les vides : ces passages, ces cours, ces rues, ces carrefours anonymes par lesquels des centaines d’écoliers allaient quotidiennement tristes ou joyeux, à la rencontre de leur jeunesse. Le parking à vélos, ornement indispensable de l’urbanisme scolaire, était annoncé comme Passerelle des 1000 et 1 roues, bien qu’aucun tapis volant ne s’y soit faufilé. L’entrée commune au bureau de la conseillère d’orientation et à la Vie Scolaire s’intitula pompeusement Grotte de l’Avenir, tandis que la large place sur laquelle s’ouvrait la cantine devenait Avenue Gargantua. Après avoir emprunté l’Allée des Jeux Olympiques, il arrivait que l’on revînt vers l’infirmerie par le Passage des Estropiés. L’espace qu’il fallait traverser pour entrer dans le bâtiment administratif était le Quartier Général ! Pour se rendre à la salle de Musique, on avait le choix entre la Venelle des Gammes ou la Piste Johny Guitare. Enfin, il existait bien quelque part un Chemin des Amoureux, mais aucun élève ne voulut le situer sur le plan de ce village désormais englouti comme la ville d’Ys. Dominique Chappée

Le collège était avant au lycée Marguerite de Navarre. En s’installant dans le quartier, il est devenu le collège de Perseigne puis le collège Louise Michel.

« 23 ans d’histoire dans le quartier de Perseigne » : 30 juillet 1980 : livraison de l’ouvrage en totalité pour un coût de 14 millions de francs. 11 septembre 1980 : ouverture du collège d’État Louise Michel qui dispose de 600 places. Ils étaient 510 élèves inscrits lors de cette rentrée. En 1985, ils étaient 647. 1991 : le collège connaît des moments difficiles, avec des tags et des dégradations. […] En 98, il est même question de fermer le collège, suite à une gifle donnée par un élève à un professeur. 2002 : le collège enregistre 291 élèves. 15 décembre 2003 : livraison du nouveau collège […] d’une capacité d’accueil de 400 élèves. Agnès Gautier, L’Orne Hebdo, mardi 16 décembre 2003

J’avais dix ans. Je voyais le collège se construire. Ma première année de collège, c’était au lycée Marguerite de Navarre, le temps que les travaux se terminent. Mais nous sommes entrés dans le collège ouvert avant la fin des travaux ! C’était étonnant d’avoir un collège comme ça ! Virginie.

Perseigne, une ZUP d’Alençon froide, rectiligne, grise, comme beaucoup d’autres. Y inclure en plein centre un village composé de maisonnettes, c’était apporter la chaleur, la diversité et la couleur qui manquaient tant. Que cet établissement scolaire soit intégré à la cité, au quartier, qu’il leur appartienne, tout comme le logement ou la rue. Pierre Mauger, Alençon Notre Cité, 13 décembre 1978.

Quelques jours avant la pré-rentrée, je téléphone au collège pour des renseignements. J’ai la secrétaire au bout du fil, Danièle Lavezard à l’époque, et qui m’informe : « « Veuillez rappeler plus tard ; on doit évacuer les lieux, on dynamite une tour ! » Je découvrais alors que j’étais « parachutée » dans un collège situé dans une ZUP. Edmée Lesimple Le Cäer.

Un véritable village qui fait penser dans la fraîcheur de sa récente réalisation, à certains villages de vacances du littoral. N’étaient les alentours, les blocs HLM, on s’attendrait à trouver la mer au bout de la rue qui serpente au milieu des maisonnettes du collège. J. Bréau, Ouest France 1980.

« Au début, il y avait des cars de touristes qui visitaient le collège. Depuis la rue, les gens regardaient dans les classes. Cela ne nous dérangeait pas », Jean-Michel Schnering. Ouest France, mardi 16 décembre 2003

Il y avait l’ambiance légère des vacances un peu toute l’année. On était totalement libre entre deux cours. Mais le territoire avait des frontières invisibles et on rejouait souvent la « Guerre des boutons » ! Michel.

Les petits bâtiments couverts d’ardoises, éparpillés parmi les immeubles, les gens qui passaient dans la cour, leur baguette sous le bras, le grand cartable métallique rouge qui me fascinait, et le Petit Bois où je faisais éclater des pétards. Globalement, j’ai le souvenir d’un collège plutôt agréable, avec quelques problèmes d’orientation les premiers temps, entre tous ces bâtiments. Je me souviens d’un CDI assez chouette où je passais pas mal de temps. Et il y avait une certaine facilité à « gruger » le système de présence pour aller chercher des bonbons à la supérette d’en face. Et puis il y avait une bonne bande de copains ! Julien

De l’autre côté de la route à sens unique, il y avant le supermarché, le bar et tout le centre commercial. On allait à la boulangerie chercher des bonbons. Lucile

Pendant les récréations, c’était direction le tabac ou la boulangerie pour acheter des bonbons. Ou a Maxicoop. On était libre mais on n’abusait pas. Pendant les « perms », si on avait une autorisation de sortie, on allait chez les potes qui habitaient à côté ; ce n’était pas compliqué : les halls d’immeubles donnaient sur le collège. On était vraiment au cœur du quartier. Il n’était pas rare de croiser entre deux cours ou pendant la récré, des gens qui rentraient chez eux avec leurs courses, les nounous avec des enfants. Ce collège était vraiment intégré dans la vie des habitants. Laëtitia

On allait et venait comme on voulait dans le centre commercial. Mon frère y faisait des courses de skateboard avec ses copains. On avait tout en bas de chez nous : la bibliothèque, la boulangerie, le collège, le centre social… Virginie

Le mari d’une des prof tenait le bar-tabac, de l’autre côté de la rue. Et parfois, elle tenait la boutique. Michel.

Mon prof de dessin, Serge Leclerc habitait Tour Pascal ; on se connaissait bien. Virginie

De la salle d’Histoire, je voyais un voisin prendre son petit-déjeuner. Christophe Bayard

Les parents étaient très investis pour ce collège. Monsieur Mathieu, le principal, habitait le quartier, et quand il y avait un problème, il allait trouver les parents et ils discutaient pour trouver une solution. Bernard

J’ai été principal pendant neuf ans et nous logions rue Michelet. Nos enfants allaient dans les écoles du quartier. Certains soirs, sur le terrain derrière chez nous, on faisait des parties de foot ; on se retrouvait à 35 sur le terrain, avec toutes les nationalités. Thierry Mathieu

On habitait juste à côté du collège. Quand mes fils avaient sport, ils se changeaient à la maison avec leurs copains. Un de mes fils était tout le temps en retard le matin. Il se levait quand il entendait la sonnerie du collège. Il savait que son prof arrivait en retard aussi. Bernard.

Je mangeais chez ma grand-mère le midi. Elle habitait la tour Pascal. Elle me faisait coucou à la fenêtre jusqu’à ce que je rentre dans la salle de cour. Delphine.

Le cross du collège : Il fallait courir jusqu’à la Plaine de Sports avec retour par le Petit Bois . A l’arrivée il y avait un chocolat chaud pour tout le monde. La Semaine de Perseigne, 21 nov 1987

Je me souviens d’un jour de neige : la prof de sport nous avait donné des sacs plastique, et du haut de la colline du Petit Bois, on glissait comme sur une luge. Bory.

Des jardins jouxtent le collège le long d’un immeuble. 

Le club « tricot » du midi.

Vandalisme, portes cassées, pneus de voitures crevés, expo de dessins saccagée, acoustique défectueuse des salle de classe, spectacle permanent de la rue, mobylettes à vive allure à travers le collège qui est aussi la « voie publique », insultes.

Le jour du marché, on enjambait les caisses de fruits pour entrer dans le bureau. Mme Moulinneuf.

Je me rappelle les jours de marché : on trouvait des poules qui s’étaient échappées dans la cour. Élodie.

Le mardi, c’était le jour du marché. Entre deux heures de cours, je prenais l’air. Je voyais ces femmes aux longues robes, enturbannées. Je sentais ces épices orientales. C’était multicolore. Je voyageais… Edmée Lesimple Le Cäer.

On voyait les dames du quartier qui passaient avec leurs courses. Virginie.

Lorsqu’il faisait chaud, j’ouvrais les fenêtres de ma salle: des visages s’approchaient pour venir écouter. Des écoliers parfois enjambaient et assistaient à mon cours de musique ! Edmée Lesimple Le Cäer

Le centre social était tout à côté du clocher. Michel.

Le clocher, abri couvert, projet appelé « Signal ».

C’est Jean Jacques Argenson, l’urbaniste chargé par la ville de mener les opérations de réhabilitations du quartier de Perseigne, qui a eu l’idée de mettre un collège ouvert au cœur du quartier. Sa mission était de rompre avec l’architecture zupienne de l’époque, avec ses barres et ses rues à angles droits, d’y permettre l’expression de ses habitants, d’animer le quartier avec de nouvelles activités. Le collège ouvert permettait de répondre de façon très efficace à toutes ces exigences. Sa proposition a eu immédiatement un écho favorable au sein du conseil municipal, en particulier auprès de Pierre Mauger, par ailleurs Conseiller pédagogique. Le seul collège ouvert existant en France était à Grenoble. C’est pourquoi, il a été fait appel au cabinet d’architecture de M.Chifflet, qui connaissait parfaitement les normes de construction de l’Éducation Nationale. Il ne faut pas oublier le rôle essentiel de Lucien Kroll, architecte coordonnateur. Le premier projet présenté par Chifflet consistait en deux barres d’immeubles de type Zup, à cheval sur la rue Michelet et la place de la Paix. L.Kroll lui a demandé de « tordre ses crayons » pour assouplir tout cela et se rapprocher des cultures multiples des habitants. Cela n’a pas été facile, ils n’y arrivaient pas. Pour finir c’est Lucien Kroll qui a dessiné le collège-rue que nous avons connu et c’est un architecte grenoblois M.Martin, qui a fait les plans. Ce collège est donc bien une œuvre de Lucien Kroll (tout comme les maisons sur le toit, les buttes de l’avenue Kennedy et le parc urbain). L’architecte du clocher, Charles-Henri Arguillère, a été inspiré par Lecorbusier. C’était un électron libre. L’important pour lui, c’était le respect des gens, le respect entre eux. Il est intervenu au milieu des constructions de Lucien Kroll, en les respectant. Le clocher est parfaitement intégré au collège ; il avait sa place. C’était très intéressant, ce lieu ouvert et couvert, qui permettait la rencontre. Roger Boucher.

Tous les anciens élèves que je rencontre me l’affirment : « On a adoré notre collège… On n’oubliera jamais certains profs ». Edmée Lesimple Le Cäer.

INNOVATION

Ici, dans notre ville, nous réaliserons alors un projet exemplaire et généreux qui réconciliera les jeunes avec leur école et les préparera à mieux réaliser leur vie de demain. Pierre Mauger, Alençon Notre Cité, 13 décembre 1978.

Les travaux commencèrent au début de l’été 1979 et dureront environ dix mois.

600 élèves, 3500 m2, 14 salles de cours, 3 laboratoires, une salle de dessin, une salle de musique, un atelier, un CDI, un centre médico-scolaire, des bureaux, un restaurant et des logements de fonction…

L’équipe des enseignants était très mobilisée ; ils portaient des projets, ils prenaient des initiatives. Thierry Mathieu.

Il y avait des profs, comme Mme Chappée, qui étaient très attachants et que l’on sentait très investis. Michel.

Je me souviens de Mme Chappée, sa façon de faire, ses gestes très élégants, ses cheveux longs noirs et blancs. On apprenait bien le français. Zohra.

Monsieur Roger, Madame Siguret, Madame Lestrate, Monsieur Lenoir… Ils nous ont tous marqués. Et quand on les croise aujourd’hui, ils n’ont pas beaucoup changé ! Virginie.

Ce qui nous choquait, au départ, c’était la proximité des barres HLM. Et puis nous n’avions pas tout le matériel. Mais une fois lancé, mes doutes se sont vite évanouis. Les relations entre collègues étaient épatantes ; c’était un groupe de copains. On naviguait dans le même sens. Certains jeunes profs ont démissionné dans les quinze premiers jours. Ce collège demandait un engagement. Il ne fallait pas venir à reculons. Jean-Michel Schnering

Le collège Louise Michel, c’était mon premier poste. Nommée en septembre 1988, j’arrivais en même temps que Thierry Mathieu, le principal. J’avoue que les premières semaines ont été difficiles. Je voyais 600 élèves par semaine défiler dans ma salle. Pas simple de retenir leur prénoms compte tenu de la diversité des ethnies. Mais j’ai senti qu’il y avait, dans ces enfants, des valeurs, des qualités, et qu’il fallait les montrer. J’ai alors organisé un concert à noël où ces 600 collégiens participaient seuls ou en groupe. Au vu de l’ampleur de cette fête, Monsieur Mathieu m’avait donné l’autorisation de prolonger le lendemain. C’était un mini-Woodstock ! Edmée Lesimple Le Cäer.

Thierry Mathieu : « Cet établissement avait un attrait très particulier, de mon point de vue du moins : la structure en était originale, agréable à vivre, les équipes étaient mobilisées sur un véritable projet éducatif, le bénévolat des uns et des autres n’était pas un vain mot. Un labo de langues, un labo vidéo, un foyer des élèves bien équipé, un parc de VTT ont été créés. Nous offrions aux élèves de nombreuses activités scolaires et périscolaires : courses d’orientation, activités physiques de pleine nature, sorties culturelles, sorties sportives… […] Beaucoup de nos élèves réussissaient bien ; la mixité sociale fonctionnait encore. Il nous arrivait de grands moments de joie collective, comme pendant la fête de Noël ». Ouest France 20/21 décembre 2003

La salle des profs était toute petite mais très conviviale. C’était une véritable fourmilière. On se retrouvait après 16h30 pour remplir les fameux bulletins de notes, à la main à cette époque. C’était les profs qui avaient le plus d’élèves qui restaient toute la soirée : Régine Lefavrais, prof d’EPS, Serge Leclerc, prof de dessin, et moi-même, prof de dessin. L’ambiance était chaleureuse. Edmée Lesimple Le Cäer.

On était tous très proches, une équipe dans le même bateau. Mme Moulinneuf.

C’était un collège pas comme les autres ; on était très soudés. Le travail n’était pas facile, mais on avait un lien particulier avec les élèves. On a connu des réussites exceptionnelles et on a développé de beaux projets. Ici, on ne peut pas tricher ; il faut être fait pour ça. On avait des méthodes concrètes et de bons résultats. Les élèves nous ont suivis. Pour le concours de la Résistance, on a des premiers prix tous les ans depuis 15 ans. Christophe Bayard.

Des élus d’autres villes venaient par cars pour visiter le collège et prendre des idées. C’était un projet novateur et presque révolutionnaire, dans le bon sens du terme. Jean-Michel Schnering

Des élèves ont nettoyé, découpé, peint, astiqué un moteur de R21 avec leur prof de dessin. La Semaine de Perseigne, 18 novembre 1989

Le théâtre au service de l’éducation, atelier relaxation avec Brigitte Rivière, documentaliste, participation aux émissions de Radis Alis au douzième étage de la Tour Paul Verlaine, surplombant le collège et le centre commercial. Le mercredi, les enfants du collège animaient des émissions à Radio Alis. Ils venaient avec leurs vinyles pour la programmation musicale. Serge Leclerc était président de la radio associative. J’en étais le directeur. Nous voulions développer le lien culturel local, et qu’il soit accessible à tous. Avant que la tour Verlaine ne soit détruite, elle avait été enveloppée d’un immense tissu blanc. Serge voulait récupérer ce tissu pour peindre l’histoire du quartier et laisser des traces du vécu des habitants. Il sortait des sentiers battus et tout le travail qu’il a fait avec les élèves, tous ces graffs, ont été respectés. C’était un humaniste. Georges Kaisa

« Nous avons des contacts avec les jeunes du collège Louise Michel ainsi qu’avec les professeurs, explique Georges Kaisa. La radio est un moyen pour les élèves de se familiariser avec les techniques audio-visuelles actuelles. Faire de la radio, c’est aussi savoir s’organiser, travailler en équipe ». Ouest France, 22 janvier 1997.

« Les collégiens en classe de troisième et de quatrième vont réaliser des reportages sur des entreprises en activité […]. Le soir, sur Radio Alis, ils en ferons le compte-rendu sur les ondes ». Ouest France, 15 octobre 1997.

« Cette opération [était] mise en place par la Fédération des Œuvres Laïques (FOL), par le collège Louise Michel et par Radio Alis. […] « Le but de cette opération est de leur rendre acteurs et responsables. C’est pourquoi ils ont en charge le reportage photographique, les prises de vue vidéo, les interviews et la réalisation du flash radio. C’est un travail assez lourd mais ils y mettent tout leur cœur », a expliqué Régis Blanchard, prof de techno. » Ouest France, 5 novembre 1997.

Avec la radio et la vidéo, on avait 25 ans d’avance. Christophe Bayard.

On avait monté une radio au collège, au-dessus du CDI. C’était la radio des élèves. Zohra.

L’inspecteur d’académie est venu assister à une projection des différents films vidéo tournés pas les élèves depuis un an. La Semaine de Perseigne, 16 mars 1991

L’affiche retenue pour la Semaine des Arts à Alençon qui commencera à Alençon le 9 Juin prochain est celle de Louise Michel. Elle a pour thème « Fraternité 89 » et correspond à la fresque qui est peinte actuellement sur le mur de Maxicoop du côté des tours Verlaine. Des élèves de Louise Michel ont travaillé sur cette fresque pendant le week-end du 8 Mai avec leur prof de dessin M. Leclerc. La Semaine de Perseigne, 13 mai 1989

J’ai participé à la gigantesque fresque « Liberté, Égalité, Fraternité » sur le mur de Maxicoop, avec Serge Leclerc, et deux de ses élèves : Sébastien Wallner et Fikret Derin. Edmée Lesimple Le Cäer.

Monsieur Leclerc dans son nuage de fumée… Son objectif était de nous rendre créatifs. Virginie.

Karim, Zine et Mohamed ont peint deux footballeurs : Zidane et Hadji, sur un des murs. Un autre graff représentait Einstein avec la devise d’un élève : « Vivons nos rêves et rêvons nos vie ». Le projet de journal du collège Louise Michel a été déposé au Rectorat. Dès maintenant les élèves vont y travailler avec les profs de français, histoire-géo et dessin. Ils vont utiliser le matériel informatique du collège pour les mises en page. La Semaine de Perseigne, 18 septembre 1988

Avec Monsieur Verdier, professeur de Français, nous avions fait une pièce de théâtre, du texte au décor. C’était les mercredis après-midi et les samedis, dans la salle polyvalente du collège. Il y avait eu une représentation à la Halle aux Toiles. C’était un super moment. Et puis, il y avait les autres profs sympas. C’était un collège original. J’habitais en face ; j’ai vu sa construction. J’ai adoré ces années collège. Virginie

J’ai de très bons souvenirs d’activités proposées par certains profs sur le temps de la pause du midi, comme l’atelier de sophrologie par Madame Eusèbe, prof d’Anglais, qui se déroulait au CDI. C’était une vraie découverte pour moi. Depuis, j’ai refait d’autres séances par la suite, à l’âge adulte. Il y a eu aussi la chorale avec Mme Lesimple, qui nous coachait pour Musique en Chœur. Je me rappelle aussi de Monsieur Mégissier, prof de Français avec une pédagogie très riche et intéressante. Nous avions aussi vu un planétarium en Bretagne avec le club d’astronomie, grâce à l’infirmière scolaire. Et je n’oublierai jamais le voyage scolaire en Allemagne lorsque j’étais en quatrième : Berlin en 1994, soit cinq ans après la chute du mur. Cette ville portait les stigmates du communisme. Nous y étions pris en charge par des familles. On découvrait la culture Punk dans le métro de Berlin, et eux découvraient l’homme noir. En effet, ma correspondante n’avait jamais vu de Black et elle était tombée raide dingue d’un copain d’origine ivoirienne. Élodie

J’ai créé le Festival choral de l’Orne. Les premières années, c’était dans le cadre de « Musique en chœurs », organisé par la ville d’Alençon. On y participait tous les ans. Edmée Lesimple Le Cäer.

Nous avions participé à un concours de diction et de récitation organisé par le collège. J’avais onze ans et on devait lire devant les autres élèves et un jury. Il y avait Monsieur Mathieu et des profs. On lisait aussi à radio Alis. Thomas.

Je me souviens du dessous de plat un peu bancal, du bras du robot… Monsieur Blanchard nous apprenait à utiliser le Minitel. Delphine.

Louise Michel découvre Internet […], les enseignants se forment et forment à leur tour leurs collègues. Ouest France, 15 avril 1998.

Pour ceux qui participent aux conseils de classe, l’événement a été l’utilisation de l’ordinateur pour afficher les notes et analyser les résultats par élève et par classe. Cette innovation a été faite avec l’aide de M.Sort, ancien principal du collège, devenu proviseur de Marguerite de Navarre. La Semaine de Perseigne, 15 janvier 1989

Je me souviens de Monsieur Richet qui s’occupait des jeunes et de mon père qui faisait partie du centre social. Je me souviens que je n’aimais pas le Français à l’école. Plus tard je me souviens de Georges Kaisa et de l’association Palma, précurseur de l’enseignement musical actuel et d’un projet que j’ai dû faire avec Edmée Lesimple, devenue Madame Le Caër, dans ce collège ouvert, et plus tard je me souviens de me retrouver enseignant dans ce même collège devenu une prison… Patrick.

J’avais les clés de l’atelier ; je venais quand je voulais pour bosser. Notamment pour monter les films des élèves. On a commencé par des photos, l’ajout de musique et de commentaires, et puis on est passé à la vidéo. Serge Leclerc nous avait prêté son matériel, puis on a commencé à avoir du matériel grâce à Thierry Mathieu. Les élèves étaient volontaires, tous très investis, même les week-end. Tous les ans, on allait à Roland Garros ; on se prenait pour de vrais journalistes ! Le principal avait de l’audace : on entrait avec une idée, on ressortait avec l’idée validée et quasiment concrétisée. Régis Blanchard.

Vendredi 17 mars à 14h 30. Le collège Louise Michel présentait dans la salle polyvalente de la Maison Pour Tous un journal télévisé. C’est la classe de 4éme Technologique qui l’a préparé et présenté. Enregistré en direct, le journal donnait un aperçu des activités du collège. La salle était un véritable studio avec sa table de mixage, son, lumière, et son plateau richement décoré de plantes. La Semaine de Perseigne, 18 mars 1995

Le cartable rose est réalisé par Pierre Dault : de grande taille et en métal, cette œuvre attire les enfants qui l’utilisent comme jeu et s’y suspendent en improvisant acrobaties et figures diverses, avec pour seul terrain de réception le béton de la cour. Mme Bidault, principale (courrier 19 octobre 1999, Archives municipales).

Le cartable rose, c’était notre point de regroupement : on se retrouvait là entre copines. Stéphanie

Quand je vois ce cartable rose, les souvenirs reviennent. On grimpait dessus. Zohra.

J’ai vécu le départ du cartable rose et j’avoue que de le voir finir dans la cour de la patinoire me fait un pincement au cœur. Je n’ai jamais connu d’accident, mais des rendez-vous amoureux, des confidences, des fous-rires, des heures passées assis dessus à se raconter des petites histoires. Stéphane.

Quand le cartable rose, symbole fort de ce collège, a quitté les lieux en 1999 je crois, j’étais malheureuse. Je le suis d’autant plus que cette structure est en train de mourir dans un terrain à côté de la patinoire. Edmée Lesimple le Cäer.

Il y avait une véritable éducation de la citoyenneté par le biais de la formation des délégués. De nombreux élèves m’interpellent. Ils sont heureux de parler de leur collège, de cette époque-là. Monsieur Margueritat avait fait un boulot formidable. Jean-Michel Schnering

Comment ne pas oublier ces professeurs exceptionnels qui m’ont marqué pour toujours ? Il y avait Madame Lesimple avec qui les cours de musique étaient tellement intéressants ! Bien sûr, on n’échappait pas au passage obligatoire de la flûte, au programme, mais elle savait nous faire aimer cet instrument en nous proposant des morceaux contemporains. Et puis nous apprenions des chansons, des trucs qui nous intéressait ! C’était un régal ! Mickaël Jackson, Phil Collins, Boney M… Et le summum, c’était qu’on tournait des clips incroyables ! Il y avait aussi Monsieur Leclerc, emblématique prof de dessin, avec ses longs cheveux et sa grande barbe. Quel bonheur, ses cours de dessin ! Je me rappelle Monsieur Blanchard, un prof de techno que tous les élèves ont dû avoir et que tout le monde adorait. J’avoue que Madame Béria me faisait un peu peur, mais c’était une excellente prof de français. On avait Monsieur Mongol en maths et physique, Madame Siguret et Monsieur Lavoine en biologie, Monsieur Hurel et surtout Monsieur Pozzo en sport : quel prof ! Quant à Monsieur Mathieu, le principal, quel dévouement pour ce collège ! C’est simple, à Louise Michel, on ne s’ennuyait jamais ! Laëtitia.

J’ai été scolarisé de 1993 à 1998 et j’en garde un excellent souvenir. Je n’ai pas conservé grand chose du collège, mis à part les photos de classes, mes bulletins de notes et de nombreux souvenirs. Thomas.

J’ai été très attristée de voir les murs du collège s’effondrer et partir en miettes… Les fresques elles aussi avaient disparu : toutes ces heures de travail des élèves et de leur professeur de dessin, Serge Leclerc… Edmée Lesimple Le Cäer.

J’ai grandi à Perseigne. J’habitais rue Michelet. J’ai connu Monsieur Leclerc, Monsieur Lavoine, Madame Siguret… Et puis le Petit Bois où j’ai perdu deux dents suite à une chute en vélo. David.

En tout cas, ce collège était riche en mixité sociale et culturelle. Il a su développer ma curiosité et a été une vraie richesse pour moi, notamment grâce à l’investissement des professeurs. Élodie.

« C’était une innovation ; il a fallu un temps d’adaptation ; au moins six mois. A l’époque, il s’agissait de réconcilier l’école avec un quartier plus ou moins difficile […] », a ajouté Bernard Sort ». Orne Hebdo, 16 mai 2001.

Oui, ce collège ouvert m’aura marquée. Enseigner à Louise Michel, c’est d’abord y croire. C’est se donner, s’investir. Trente années plus tard, j’y enseigne encore, non sans difficultés, mais toujours avec plaisir et enthousiasme. Je ne cache pas la fatigue : c’est 200% d’énergie ! Mais ces enfants nous le rendent bien. Impossible de quitter ces visages tellement beaux, tellement attachants, qui m’apprennent la vie. Ce premier poste sera sans doute mon dernier ! Edmée Lesimple Le Cäer.

OUVERTURE

« Supprimer barrières et clôture, c’est provoquer l’utilisation des locaux par des adultes, c’est mélanger l’éducation et la vie, c’est apprendre la vie dans la vie ». Pierre Mauger. Alençon Notre Cité, septembre 1980.

Le conseil municipal est unanime : il souhaite une diversité harmonieuse, un lieu attachant, des classes réellement agréables, une accessibilité totale aux handicapés. Plus de couloirs interminables et d’escaliers où l’on se bouscule, sources de drames en cas d’incendie. Une école comme la maison et, comme elle, ouverte sur la vie. Mais une école où l’on peut, où l’on doit mieux travailler. Alençon Notre Cité, septembre 1980.

« Nous étions en 1979. C’était une idée merveilleuse. Il fallait le vouloir », raconte Bernard Sort, principal du collège lorsque celui-ci a ouvert ses portes. » Ouest France, mardi 5 juin 2001.

Collège construit sans clôture afin que la vie du quartier et la vie scolaire se rencontrent dans le respect mutuel des habitudes et du travail de chacun. Afin que chacun s’y sente à l’aise et que les jeunes puissent mieux se préparer à affronter la vie. Pierre Mauger Alençon Notre Cité (1978)

« Ce collège […] était, au moment de sa mise en service, à la rentrée de septembre 1980, le deuxième collège ouvert de France après celui de Grenoble. […] « L’histoire du collège est aussi celle de Perseigne. Et elle est riche », souligne le principal Dominique Margueritat ». Ouest France 12/13 mai 2001

Ce collège, c’était l’ouverture. Zohra.

J’ai vu sa construction, habitant en face, à l’époque. Les profs étaient sympas. Je me souviens de Serge Leclerc, prof de dessin et artiste peintre. Je ne l’oublierai pas. Il avait peint ce fameux Arlequin avec des élèves. Virginie.

Que de bons souvenirs. J’y étais dès l’ouverture. Ce collège ouvert était unique. Ce serait un plaisir d’échanger avec d’anciens élèves. Magali.

Ainsi, le collège est ouvert sur la vie, les habitants du quartier peuvent circuler à pied entre les bâtiments et les jeunes y sont mis en face de leur responsabilités […] On ne saute pas le mur là où règne la liberté. J. Bréau, Ouest France, 1980.

Le collège était dans les locaux de Marguerite de Navarre en attendant la construction du collège ouvert. Le professeur de dessin, Monsieur Desfeux, emmenait régulièrement ses élèves sur le chantier du collège pour suivre son évolution et imaginer les fresques. Un jour, un élève lui a dit : « Moi, ça ne me plaît pas un collège ouvert : ma mère pourra me voir en passant dans la rue« . Et le professeur s’est demandé s’il ne voulait pas dire aussi : « Et on verra ma mère… » – comme tous les ados souvent gênés par la présence de leurs parents quand ils sont avec leurs copains. Roger Boucher.

Jeudi 11 septembre, cinq cent dix garçons et filles âgés de 10 à 15 ans, franchiront les portes de leur nouveau collège à Perseigne. Ou plus exactement, ne les franchiront pas, puisque le CES 600 a pour principale caractéristique de ne posséder ni portail ni clôture. Philippe Hervé, Orne Combattante 11 septembre 1980.

Je me souviens, lorsque je traversais le quartier de Perseigne le jour de mon arrivée en septembre 1988, je cherchais le collège. Je demande à un passant ; c’était Régis Blanchard. Il me répond : « Vous y êtes, c’est ici ». Je cherchais un bâtiment, une entrée principale. Edmée Lesimple Le Caër.

Il y avait une totale liberté pendant les récrés. Les élèves jouaient le jeu. Jean-Michel Schnering

C’était un collège ouvert et je peux vous assurer qu’à l’époque, on n’y voyait que du positif. Laëtitia.

J’ai dû quitter ce collège en cinquième pour un autre établissement, un collège classique qui ressemblait tellement, avec ces deux grands bâtiments à étages et ses grilles d’entrée avec clôture grillagée, à une prison… Julien.

On ne se posait pas la question ; c’était ouvert et nous vivions cela de façon positive. J’en garde un souvenir paisible, la fierté ressentie face à ces équipements neufs et originaux. Michel.

Lorsque nous étions en récréation, il y avait des gens qui passaient en mobylette dans la cour, ou bien avec des caddies remplis de course, je trouvais ça dangereux à l’époque. On montait aussi sur le cartable géant métallique rose. Céline.

L’architecte n’avait rien détruit autour : les barres HLM étaient intégrées, même le transformateur avait été considéré de façon amicale. Il y avait une vraie démarche de respect. La rue principale serpentait au milieu du quartier et sur l’ancien chemin Saint-Gilles, découvert après-coup. Roger Boucher.

C’était quelque chose ! On était fier d’avoir nos enfants dans le premier collège ouvert ! Monique.

C’est ma maman qui a proposé le nom Louise Michel. D’autres noms avaient été évoqués, comme Jean Jaurès. J’étais délégué de classe et j’étais présent quand cela a été voté au conseil d’administration. Michel.

Pour l’alphabétisation, il n’y a qu’un professeur dans le collège pour 13 nationalités différentes. Pour le reste, ces élèves vont dans les classes normales et font tout ce qu’ils peuvent pour comprendre. Certains ont toujours leur dictionnaire sur le coin de la table. La Semaine de Perseigne, 21 nov 1987

Le collège avait été désigné comme collège d’accueil des étrangers. C’était le temps des boat people venus d’Asie. Ces élèves ont été pris en charge avec des formations au premier étage du CDI. Peu à peu, nos actions et leur volonté leur permettait d’intégrer une classe. On fêté les noëls du monde ; chaque communauté présentait son pays, ses costumes, ses gâteaux. Cela demandait deux jours de préparation et jamais il n’y eut d’incident. Jean-Michel Schnering

Les carreaux cassés (certains avant les grandes vacances…) ont enfin été remplacés cette semaine. Il reste quelques panneaux de contreplaqués qui avaient été décorés par les élèves de la classe de dessin. La Semaine de Perseigne, 15 janvier 1988

Avec Madame Lesimple et Monsieur Chapelle, on a fait une chorale pour la Fête d’Ici et d’Ailleurs. Stéphanie.

Les enfants d’une école maternelle de Courteille sont venus voir les fresques peintes sur les pignons du collège et sur UNICO. La Semaine de Perseigne, 30 janvier 1988

La fresque représentant le gamin qui tenait un livre, c’est mon frère et moi qui l’avons créée, avec Serge Leclerc. Michel.

Un PAE (Projet d’Action Éducative) est engagé avec la classe de CM2 de Molière : des fresques seront réalisées à Molière avec les élèves des classes de dessin du collège. La Semaine de Perseigne, 27 février 1988

L’an dernier le Collège Louise Michel arrivait en 2° position des collèges d’Alençon pour le pourcentage d’élèves de 3° admis en seconde. La Semaine de Perseigne, 05 mars 1988

Il y avait un bon taux de réussite. Il permettait une ouverture au monde économique, culturel et sportif. On ne délaissait personne ; on construisait ensemble. Thierry Mathieu.

Le collège Louise Michel fait le plein avec 597 élèves pour un collège 600. La qualité de l’enseignement est renommée sur Alençon et dans la région : des parents demandent des dérogations pour y venir. La Semaine de Perseigne, 17 septembre 1994

Le collège a connu un réel succès ; les profs ont commencé à demander la création de locaux. Il devenait nécessaire de repousser les murs. Jean-Michel Schnering

Le régime de la vie scolaire était particulier : on suivait le souhait des parents pour savoir si l’élève restait au foyer ou s’il rentrait à la maison, on négociait mais le contrat était clair. Thierry Mathieu.

Avec Madame Yalcinoz, on avait des prénoms anglais. Lucile.

La rentrée s’est faite au milieu des chantiers en cours rue Michelet et Georges Sand, ce qui oblige les élèves à faire le tour des immeubles. La Semaine de Perseigne, 11 septembre 1988

Une élève avait été enfermée dans un sas par erreur. Ses parents la cherchaient partout. Zohra.

58 portes extérieures puis, le 31 mars 1999, une bande de peinture blanche tout autour.

Des grilles sont apparues aux fenêtres suite à un vol de matériel et de dégradation. Virginie.

En 1999, les élèves n’avaient plus le droit de sortir – y compris pendant les récréations. Christophe Bayard.

L’insécurité générée par l’extérieur a envahi ce collège sans protection. Mme Bidault (courrier du 10 septembre 1999, archives municipales)

Le problème de logement et le chômage, cela a impacté sur ce collège ouvert. A un moment donné, il n’était plus un endroit sacré. Philippe Bacala

Dans les années 90, ça a commencé à être plus difficile. C’était le quartier qui était en crise. Le collège subissait la crise du quartier. J’ai quitté le collège avant le déménagement ; je n’ai pas voulu me faire enfermer. Jean-Michel Schnering

Ça m’a fait drôle de voir la destruction du collège. Virginie.